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Bel Plaine, l’alchimie d’un duo voyageur
11 Jan 2017
Le duo a l’air nomade de ces artistes qui voyagent beaucoup pour s’inspirer. Antoine et Morgan forment, avec Bel Plaine, un groupe à deux têtes. Ils se sont rencontrés en 2011 et semblent partis depuis pour une balade aérienne, comme leur musique. Avec leur nouvel EP Lifeboat, ils proposent à leur public de les rejoindre dans ce canot de sauvetage où le folk donne justement l’impression de sillonner de belles plaines.
« On aime beaucoup le lieu, il y a un piano et des instruments de musique, les patrons sont des mélomanes, on se sent chez soi et ils passent de la super musique tout le temps. » C'est Morgan qui me présente le Hood un coffee house indé du 11ème qui semble parfaitement leur correspondre.
Café et salle de concert, avec sa décoration organique, son air un peu bric à brac, sa devanture un peu cachée, le Hood ressemble à un coffee shop de Brooklyn. Pour Antoine, « c’est le genre de lieu où l’on a très envie de rentrer quand on passe devant. Surtout quand il fait très froid. »
Paris, « un terrain de jeu »
Antoine et Morgan sont originaires d’Angers et de Bourgogne. On leur demande alors ce que Paris représentait, pour eux, lorsqu’ils sont arrivés dans la capitale il y a neuf ans. Paris a d’abord été la ville de leurs rêves de musique. « J’étais à Angers et j’aimais certaines choses musicales que je n’avais pas l’impression de partager avec beaucoup de monde », explique Morgan avant d’enchaîner : « L’image qu’on devait se faire de Paris, c’était une ville où l’on rencontrerait d’autres artistes. »
Dès leurs premiers pas, ces deux voyageurs ont fait de la ville un moyen d'exploration comme un autre : « Je vis dans le Paris que je m’imaginais, c’est un peu comme un rêve. Même si on adore voyager, on adore Paris aussi. S'y perdre, c’est aussi une certaine forme de voyage. »
« Paris, c’est un terrain de jeu », confirme Morgan en parlant de leurs balades, le dimanche, dans la capitale. Ils s’y promènent pour découvrir de nouvelles rues, de nouveaux cafés qui pourraient faire naître la musique de Bel Plaine. Il suffit alors d’une scène ou d’une atmosphère pour les inspirer. Pour Antoine : « Nos chansons qui ont été composées à Paris, ce sont plus des énergies, des mood. »
Paysages
Des titres « pour parler des rencontres, de l'euphorie, de l'élan du voyage », voilà le point de départ du folk positif des garçons de Bel Plaine. Le duo s’est rencontré par hasard, un soir de Nouvel An dans la capitale française. Morgan et Antoine, qui ont tous les deux le goût de l'évasion, se sont bien trouvés. Le nom de leur groupe, ils l'ont d’ailleurs voulu pour « faire voyager », pour qu'on « imagine tout de suite de grands espaces ». Ce nom, Bel Plaine, c'est aussi une histoire de hasard : « Je l’ai vu écrit sur un t-shirt, je l’ai lu et juste le fait de le lire a fait comme une synesthésie entre la musique et ce mot », explique Morgan.
Que ce soit avec Dead White Tree - un titre entraînant qui les mène dans un cadre enneigé digne du Canada (en fait, ils l'ont tourné par grand froid dans les Vosges) - ou Lifeboat - le titre éponyme de leur EP tourné à Malte - Bel Plaine propose à chaque morceau de changer de décor : « On a ce côté album photo », détaille Morgan. « Quand on fait un voyage, on en ressort tout a fait changé. Peut-être que d’en faire un titre permet de conclure sur ce qu’on a vécu et de transmettre une impression », ajoute-t-il.
Antoine et Morgan se souviennent des endroits où ont pu naître leurs idées de titres : sur une petite île du Sri Lanka du nom de Pigeon Island, au Costa Rica, dans les pays scandinaves, ou encore en Islande.
Pour eux, le motif du voyage est présent jusque dans le processus de création musicale. Lorsqu'ils jouent et composent, tout est très instinctif : « On pourrait le décrire comme un éclair d’inspiration : à un moment il n’y a rien et il se passe un truc où il n’y a plus à réfléchir, comme une petite rivière qui apparaît tout doucement. C’est un petit peu magique », décrit Morgan avec enthousiasme. Antoine confirme : « La mélodie décrit déjà le paysage du titre. »
Une image qui n'est pas sans rappeler les ruisseaux glacés qu'ils enjambent et la forêt qu'ils parcourent dans l'un de leurs clips. S'il y a un côté artisanal et un souffle de liberté dans leur façon de faire, il y aussi une conception de la musique assez singulière. « On pense beaucoup à des images quand on compose », raconte Morgan qui compare cela à la façon dont les poètes romantiques parlaient de la nature. « Nos titres parlent de l'adoration des paysages. Beaucoup de sensations et de couleurs reviennent. On aime bien les choses très métaphoriques qui laissent une ouverture au public. » Antoine complète : « On essaie de s’accrocher aux genres de mots qui peuvent poser un paysage. »
Inspirations
Coté couleur musicale, le son Bel Plaine a une tendance folk évidente à la Simon & Garfunkel. Qu'elles soient terriennes, indés ou plus pop, leurs inspirations nombreuses et variées sont assumées: « Des petits groupes de folk indé pas très connus, avec beaucoup d’harmonie vocale : Delta Spirit, Dawes, Middle Brother. Quand on était que tous les deux au début, on se débrouillait avec deux guitares et deux voix. » Mais aussi, les plus étonnants Phoenix, dont la pop efficace n'a jamais cessé d'inspirer les jeunes groupes français. Pour Morgan, « Phoenix, c’est un groupe qui disait les Français ne sont pas ridicules en pop. »
« Du bien et du positif »
Et le public dans tout ça ? Celui de Bel Plaine semble être à l'image des bonnes ondes que dégage le groupe: « Notre public, c’est les gens qui ont envie d’entendre des choses positives, entraînantes, qui donnent des impulsions, des morceaux qui font se sentir vivant. Le concert c’est une fête, il faut des morceaux qui donnent envie d’accomplir des choses. On veut communiquer du bien et du positif. »
Pour réussir cette belle mission, les garçons de Bel Plaine ne sont pas vraiment branchés réseaux sociaux. Ils sont plutôt du genre à improviser un concert dans un bar suédois « où tout le public chantait avec nous » ou à attendre que les gens viennent leur parler après leurs concerts. D’ailleurs confie Antoine : « On n’a jamais eu de déception, on a toujours été heureux de rencontrer le public partout. »
Finalement, les mecs de Bel Plaine se considèrent-ils comme un groupe parisien ? Après un instant de réflexion, ils en viennent à conclure : « Notre groupe est totalement né à Paris. Il s'y est formé avec des aspirations de gens de Province. C'est un parfait mélange. Il y a une empreinte rurale sur notre musique mais on doit beaucoup de choses à Paris. »
L’EP « Lifeboat » est maintenant disponible. Leur premier album, « Aux Fleurs Sauvages », sortira le 24 février 2017.
Bel Plaine sera en concert à la Maroquinerie (Paris 20) le 14 mars 2017. Même s'ils ne se disent pas très réseaux sociaux, vous pouvez quand même les suivre sur Facebook, Twitter, Instagram et leur site officiel.