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Anne-Sophie Robineau : "Fière du chemin parcouru, je continue d’apprendre sur moi"
14 Sep 2016
Anne-Sophie, Épisode 2 - Happy Project s'associe avec Ticket For Change pour vous faire suivre de l'intérieur « Ticket for Action », le programme d'accompagnement des entrepreneurs sociaux de demain. Anne-Sophie Robineau, 29 ans, et Camille Fallot Lefevre, 37 ans, ont six mois pour passer à l'action. De l'idée au lancement de leurs projets, en passant par les tests et prises de tête, embarquez avec ces deux Parisiennes pour une aventure entrepreneuriale mais surtout très sociale. Avec à la clé, on l'espère, de quoi vous inspirer...
Au programme de ce deuxième épisode : Anne-Sophie Robineau raconte son expérience sur le Tour de France de Ticket for Change. 10 jours de rencontres, d'apprentissage, de partage pour donner un coup de boost à son projet.
Alors, c'était comment le Tour ?
Anne-Sophie : Je n’ai pas de mots pour décrire le Tour tellement c’était génial, incroyable, intense, riche en rencontres et en émotions, surprenant, angoissant, fatigant, impressionnant et tant d’autres choses encore. 10 jours hors du temps, 10 jours d’une intensité folle et qui me fait me dire que j’ai trouvé ma place, pleine de vie et d’envie de faire changer les choses.
Comment a évolué ton projet pendant le tour ?
Sacré aventure cette histoire de projet. J’ai vite compris que mon idée initiale de box douceur pour les patients existait déjà depuis peu. Du coup, au lendemain du week-end de kick-off à Paris début juillet, j’ai filé sur Marseille rencontrer les porteuses du projet. Rassurée d’avoir identifié la bonne problématique, je me suis en revanche rendue compte que la solution n’était pas celle que j’aimerais réaliser. Je suis donc partie sur une immersion terrain intensive à la rencontre des bénéficiaires et parties prenantes pour mieux comprendre l’ordre établi.
En arrivant sur le Tour, je n'avais pas de solution identifiée, et tout un tas de constatations terrains. Les premiers jours ont été frustrants car la pédagogie du Tour voulait qu’on avance vite et qu’on soit rapidement challengés en crash tests. Frustration grandissante, fatigue présente, quelques larmes à me battre pour trouver une idée. J’ai échangé avec l’équipe, avec les coachs. Et le quatrième jour du Tour, ma solution m’est apparue de manière très limpide. Laquelle vous me direz ? Eh bien tous les éléments étaient déjà là, comme les pièces d’un puzzle qu’on finit à ordonner pour voir l’image qui s’y cache. Mon concept est de proposer une boîte à outils autour des 5 sens à destination des infirmières et aides-soignantes pour améliorer le bien-être des patients sur tout le parcours de soin à l’hôpital. Jouer sur les 5 sens pour reconnecter le patient à son corps, améliorer son quotidien et du coup impacter positivement toutes les parties prenantes gravitant autour de lui au sein de l’hôpital. A partir de là, tout s’est accéléré pour moi. J’ai été challengée et je savais quoi défendre. J’ai même eu l’honneur de faire partie des 3 participants à pitcher son projet à la Maison de la Radio, vendredi 2 septembre, pour la soirée de clôture du Tour. C’était magique ! Coup de pression car 800 personnes se tenaient dans la salle, et fière d’avoir pu représenter une promo si riche et si formidable.
Qu'as-tu appris sur toi-même ?
J’ai appris qu’il fallait que j’arrête de douter de moi, que j’avais ma place dans ce groupe et qu’il fallait que j’accepte cette posture d’entrepreneur du changement. J’ai aussi réalisé que cela faisait déjà presque 3 ans que j’étais entrepreneur du changement avec notre association On est là. Fière du chemin parcouru, je continue d’apprendre sur moi, de comprendre d’où je viens pour mieux définir où je souhaite aller, tout en profitant au maximum de l’instant présent. Chaque jour est pour moi un cadeau et je souhaite en profiter au maximum.
Quelles réponses as-tu trouvé par rapport à ton projet ?
J’ai compris que, comme répété par les coachs et l’équipe pédagogique de Ticket for Change, il fallait faire confiance au processus. J’ai toujours eu tendance à vouloir avoir le contrôle sur les choses, mais là il fallait tout lâcher. Il fallait faire confiance. Cela m’a pris quelques jours mais j’ai fini par le faire et là, magique, c’était fait. Les 3 coachs sont des magiciens très précieux pour nous. Ils sont à notre écoute, nous accompagnent, nous observent, nous aident à avancer, à débloquer des choses pas à pas. J’ai fait confiance au processus, j’avais toutes les réponses en moi, toutes les pièces du puzzle. Par les échanges avec eux, j’ai enfin pu trouver l’ordre des pièces pour donner un sens à tout cela. Et c’est assez jouissif.
Sur quoi dois-tu travailler pendant les prochaines semaines ?
Plusieurs choses sont sur mon action list. J’ai eu des retours très enthousiastes et positifs de la part des mentors jusqu’au dernier jour du Tour. Du coup, je suis rassurée et je sais que je m’attaque à un projet colossal, sans en avoir peur. Je vais devoir expérimenter ma solution plusieurs mois en centre hospitalier avec les équipes soignantes, pour voir comment elles s’approprient les outils, ceux qui fonctionnent, d’autres moins. Ainsi, j’ai à présent à rédiger un budget prévisionnel de cette phase prototype et test en centre. Je vais également travailler sur mon business canvas, business plan et autres joyeusetés. En parallèle, je vais aller consulter des experts (psychomotricité, olfactothérapeute, musicologue, art-thérapeute, etc.) pour travailler sur quels éléments de base mettre dans la V1 de cette boîte à outils pour aller la tester. J’en ferai de même avec des partenaires industriels sur les éléments à ajouter dans cette boîte. Enfin, et c’est la clé du projet, je suis à la recherche d’un centre hospitalier dans lequel je pourrais venir tester ma solution d’abord dans un service, puis la déployer sur divers services pour couvrir tout le parcours de soin des patients. De quoi bien m’occuper d’ici novembre :)
3 mots pour résumer le tour ?
Magique, énergisant et précieux
Meilleur souvenir ?
Lors de l’arrêt à Condom, on a eu dans l’après-midi un cercle de parole qui a été très riche et qui m’a permis d’entendre les témoignages de chacun des membres du cercle. J’ai compris que je n’étais pas la seule à ressentir ce Tour avec une telle intensité, staff comme participants.
Meilleure rencontre ?
Très difficile à déterminer car chaque rencontre est précieuse. Je dirais Marine [son projet : un programme d'accompagnement et de soutien des femmes enceintes sur leur lieu de travail, ndlr.] car on a été copines de chambre dès le départ. On a énormément partagé dans le Tour, que ce soit en fous rires comme en larmes, en doutes comme en enthousiasme. On s’est serré les coudes, on a parlé de tout et c’est vraiment une belle personne, une femme d’exception qui ira loin. Très fière de l’avoir eu à mes côtés pour cette aventure, et ce n’est que le début.
Une leçon à retenir ?
Rien n’est impossible au pire, ça marche. Il suffit d’oser se lancer et de se donner les moyens de ses ambitions.
Le projet d'un/e autre participant/e qui t'as le plus marqué ?
Chacun des 50 projet est singulier, riche et fort d’impact. Mes projets coup de cœur ont été les suivants : celui d’Anne-Charlotte pour redonner de la valeur aux pommes déclassées en produisant des snacks sains et gourmands tout en réinsérant des individus sortis du système ; de Youssef qui veut mettre en lumière le talent des mamans issues de l’immigration et de la cuisine du monde pour le grand public ; de Marine qui souhaite pouvoir mieux combiner travail et grossesse ; de Camille qui veut apporter une solution aux réfugiés par le biais de l’insertion à la vie active ; de Guillaume qui propose une solution pour impliquer les citoyens à la décision des commerçants nécessaires dans leur quartier ; de Victor et Lénaïc qui eux proposent une solution pour améliorer la gestion des déchets électroniques ; de Pierre-Marie qui souhaite élaborer une solution permettant d’éviter le gâchis de matériaux dans le BTP en récupérant en amont de la démolition tout ce qui peut être récupéré ; de Sibylle et Kévin qui souhaitent changer la donne du soutien scolaire pour les familles à faibles revenus ; de Benjamin et Alban, alias Tic & Tac, qui eux souhaitent palier à la problématique de désert médical en proposant une solution de visioconférence médicale et enfin de Laetitia qui propose un espace de témoignages et de rencontres pour les parents ayant vécu un deuil périnatal.
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Rendez-vous en octobre pour l'épisode 3 d'Anne-Sophie !