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Beach Youth, la relève californienne est à Paris
8 Nov 2016
par
Chaque mois, Happy Project et YAP Magazine s'associent pour vous faire découvrir des artistes et acteurs de la vie culturelle parisienne.
La première fois qu’on entend Beach Youth, on pense à un jeune groupe de surfeurs américains. Eh bien non, les jeunes premiers sont bien français, originaires de Caen, et pour certains, ils sortent tout juste du bac. Rencontre avec Etienne, Gauthier, Louis et Simon, à l’occasion de leur concert au Supersonic à Paris, leur ville d'adoption.
Yap : Notre thème du mois étant « Premier », pourriez-vous me raconter votre première rencontre ?
Etienne (chanteur et guitariste) : Au départ, nous nous sommes rencontrés Simon et moi, en mettant des annonces sur le site du Cargo à Caen. On n’était que deux guitaristes et on cherchait à s’agrandir donc Gauthier nous a rejoints, aussi grâce à des annonces. Louis et Gauthier sont des amis d’enfance donc Louis nous a rejoint ensuite pour compléter le groupe.
Parlez-moi de votre Premier concert
E : C’était en septembre 2013, à l’Écume des nuits, un bar à Caen. C’était à moitié acoustique, et ça nous a permis de nous faire connaître par des mecs de Caen. Il y avait par exemple We Want 2 Wigoler, un label caennais.
Quels souvenirs vous en avez ?
Gauthier (batterie) : C’est un petit souvenir parce qu’on n’a fait que trois chansons. C’était cool parce qu’on a eu tout de suite des retours de gens qu’on ne connaissait et dont on est assez proches aujourd’hui. C’était une bonne expérience.
Quel a été le premier instrument que vous avez joué, qui vous a donné envie de faire de la musique ?
E : Il faut vraiment le dire ?
G : Ça c’est la question que j’adore ! Moi j’ai commencé à faire du trombone, parce que je n’avais pas le droit de faire de la batterie. On avait une trop petite maison, et mon grand-père faisait du trombone donc, j’ai fait comme papy ! Mais j’ai arrêté, parce que bon, quand t’es ado, le trombone c’est pas fun fun.
Louis (basse) : C’est pas le bon plan pour draguer…
G : Ado, j’ai ensuite fait de la guitare, et je regrette maintenant d’avoir arrêté. C’est dommage.
E : Moi j’ai fait de l’accordéon à 6 ans.
G : Comme arcade fire !
E : C’est parce que je ne pouvais pas faire de foot. Au départ je voulais faire du violon, sauf que je pensais que le violon ça s’appelait accordéon. Je voyais l’image du violon et le mot accordéon, et j’ai demandé un accordéon. Et j’ai eu un accordéon ! J’ai jamais rien voulu dire à mes parents et finalement j’ai fait de l’accordéon.
G : Et ils ne le savent toujours pas !
E : Je ne regrette pas ! Ça m’a appris pas mal de choses. Mais j’aurais quand même voulu faire du violon. C’est cool le violon.
L : Moi c’est moins folko mais j’ai commencé par la guitare quand j’avais 12 ans je pense, et je me suis mis à la basse.
Quelle est votre première influence musicale majeure, le premier artiste qui vous a donné envie de faire de la musique ?
L : Yannick Noah (rires)
G : Les Strokes je dirais, quand j’étais au lycée.
E : Moi je n’ai pas vraiment de groupe fétiche, je change tout le temps. Mais quand j’ai commencé j’écoutais le rock des années 80.
L : Pour ce qui est de ce qui m’a donné envie de faire de la musique personnellement, ce qui m’a motivé à acheter une guitare moi c’est après avoir découvert Helter Skelter des Beatles. Ensuite ma grande sœur est partie de la maison, elle m’a filé une grosse compile de Nirvana et c’est à ce moment là que je me suis vraiment intéressé à la musique. Et ce qui m’a donné l’envie de faire des trucs, je suis obligé de le dire parce que c’est mon groupe préféré, désolé, c’est Oasis, j’adore Oasis.
Votre premier EP est en préparation, vous pouvez m’en dire plus ?
G : Il est en cours de mixage.
L : On a été dans la Creuse pour l’enregistrer.
E : On n’avait pas internet ! (rires)
L : C’était cool, on était un peu coupés du monde.
G : On avait enregistré nos titres qui sont dispo sur Internet avec Nicolas, batteur dans Kim Novak. Il est ingé son, et comme ça a bien marché on a voulu retenter ça avec lui. Et surtout, lui a déménagé dans la Creuse. Donc on est allés là bas.
Comment s’est passé l’enregistrement ?
L : C’était une semaine rigolote.
G : On y a passé 4, 5 jours, donc c’est assez rapide. Et finalement ça ressemble un peu à ce qu’on avait fait au début parce qu’on n’était pas un studio avec une vitre, c’était dans une maison. C’était relax, tu peux fumer ta clope entre les prises, plutôt cool !
E : Et y’avait un beau panorama !
G : Très vert ! Très très vert.
Vous avez des concerts de prévus dans la foulée ?
G : Début 2017 on devrait sortir l’EP et enchaîner avec une série de concerts. Pour l’instant, le prochain concert est le 11 novembre, pour les RDV sonique à Saint-Lo, en Normandie, et le 17 novembre à Rouen.
Vous avez enregistré un titre aux États-Unis, c’était votre première fois aux States ?
G : Oui ! En fait on est partis avec le dispositif Converse Rubber Tracks. C’est un concours sur Internet : tu postes ta chanson et ils font une sélection de groupes. C’est un concours international, on a été sélectionnés. Ils proposent 12 studios et tu en choisis trois. Il y avait le Sunset Sound par exemple, qui est assez réputé, il y avait Londres, Abbey Road…
E : La Jamaïque aussi ! Pour les amateurs de reggae.
G : Oui il y avait un peu partout pour différents styles et différentes ambiances.
Comment est-ce que vous avez choisi ?
G : Pourquoi Los Angeles ? Parce qu’on dit tout le temps qu’on fait de la musique californienne alors on s’est dit qu’on avait autant aller là-bas ! On a été sélectionnés, on est partis trois jours, on a fait deux jours de studio, et c’était super cool.
Et alors la découverte de LA ?
G : C’était très rapide. On n’a même pas eu le temps de s’acclimater au décalage horaire. On était toute la journée au studio et on a juste fait un jour à Venice Beach et Santa Monica. On n’a pas trop goûté aux États-Unis mais on a goûté un peu à l’ambiance de Los Angeles. C’était une super expérience, vachement enrichissante et c’était vraiment cool de se retrouver là bas dans un studio énorme.
Qu’est ce qui vous a marqué ?
E : La taille, de tout.
G : La taille des salles d’enregistrement, plus grand que mon appart. Bon j’ai un petit appart mais quand même (rires). On est arrivés, on a fait la visite du studio, et le mec nous dit « Ici c’est là où Prince a enregistré son album, là c’est la dernière fois que les Beatles se sont vus ici tous ensemble, … » Ça met un peu la pression ?
G : En fait on était trop fatigués pour avoir la pression, du coup ça s’est super bien passé. Tu vois tous les disques d’or aussi, les Who, les Pink Floyd.
Quel est l’artiste avec lequel vous aimeriez faire votre premier featuring ?
L : Comme ça c’est compliqué !
E : Je ne trouverais pas ça intéressant de faire un featuring avec quelqu’un qui fait partie de mes plus grandes influences, parce qu’il n’y a pas d’intérêt pour moi. Comme génie j’aurais dit Gainsbourg s’il était toujours vivant, sinon un mec comme Damon Albarn. En tout cas pas un mec que j’écoute tous les jours.
Qui est le premier fan qui vous a marqué ?
E : Roby !
G : Oui Roby ! C’est le premier à nous avoir envoyé un message sur Facebook après notre premier concert, qui était tout pourri, et lui a été vachement encourageant. Mine de rien c’est la première personne qui nous a dit que c’était cool ce qu’on faisait.
L : C’était à la maison de l’étudiant, pour le Tremplin Phenix à Caen, un tremplin étudiant.
G : Et du coup la rencontre avec Roby nous a amené à faire une compile avec son label. On a sorti Days pour la première fois avec lui, et ça nous a permis de nous montrer à Caen, où il y a une scène plutôt cool. Ça a permit aux gens de nous connaître aussi.
Grâce à lui. Days a été le premier single, il a super bien marché, vous vous y attendiez ?
G : Non pas du tout, pas cette chanson.
E : Aucune d’ailleurs. On a été surpris. C’était une maquette sur Soundcloud…
L : Au début c’était plus pour que les gens puissent écouter quelque chose parce qu’on avait une page Facebook depuis quelques temps mais on ne pouvait pas nous écouter. On s’est dit qu’on allait enregistrer 3 titres et Days a fait son chemin… Mais oui je crois qu’on est les premiers surpris !
G : Sur Soundcloud et il y a eu un bouche à oreille qui a super bien marché, c’était étonnant ! Sans promo sans rien, on a posé la chanson et voilà.
Quelle est votre première anecdote de groupe, le moment où vous vous êtes dit « là je m’éclate trop, je veux vraiment faire ça » ?
G : Quand on est allés jouer à Londres je pense. C’était au tout début du groupe. On est partis un week-end faire un concert à Londres, et on ne se connaissait pas spécialement, sauf Louis et moi. Ça nous a permis de nous connaître mieux, et puis il y a eu des petites anecdotes. Par exemple, je me suis trompé sur la carte et on a marché pendant 4 h avec le matos sur le dos.
E : Tout ça parce qu’il s’était trompé d’échelle sur la carte. On a tout fait à pied alors qu’il fallait prendre un taxi. Et malgré ça on était quand même motivés pour le concert.
G : On a eu un bel accueil, c’était un super moment ! Et c’est à ce moment-là je pense qu’on s’est dit que… que c’était cool quoi !
E : On était contents d’être là même si on était morts. On est arrivés à la chambre d’hôtel dans un état ! Tous mal au dos, transpirants...
Quels sont vos projets ?
G : Avoir mon bac (rires). Sortir le plus bel EP.
L : Et faire un max de dates.
E : Et gagner le plus de pognon (rires). Mais pouvoir en vivre un de ces quatre ça peut être un projet !
C’est ce qu’on vous souhaite en tout cas, bonne route et à très vite Beach Youth !
Retrouvez le groupe sur leur page Facebook, Twitter et Instagram.
Texte et photo : Cécile Lienhard