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Expio, la table secrète de Paris
5 Oct 2016
par
Chaque mois, Happy Project et YAP Magazine s'associent pour vous faire découvrir des artistes et acteurs de la vie culturelle parisienne. Ce mois-ci, ce sont les quatre co-fondateurs d'un concept totalement food qui passent à la casserole. Rencontre.
Quatre jeunes garçons se lancent dans des événements culinaires à Paris. Le principe ? Le secret, la surprise, le voyage. Après un repas gastro dans un endroit secret entièrement aménagé de leurs mains, la prochaine soirée sera d’inspiration italienne, en collaboration avec Salvatore Rotiroti, nommé meilleur pizzaiolo par le Fooding en 2014. Rencontre avec deux jeunes cuisiniers super motivés, Andres Bolivar et Adrien Milliand.
Expio, c’est d’abord une bande de quatre copains, qui, sortant de l’Ecole Hôtelière de Paris (CFA Médéric), décident de monter un projet ensemble. « On avait tous notre travail respectif, mais il manquait ce petit piment », raconte Adrien. Trois cuisiniers : Andres, Adrien, Charles, et un serveur, Kevin. L’équipe au complet, ils se lancent. Quelques mois seulement après avoir obtenu leurs diplômes, ils organisent la première soirée, dans un loft parisien. « C’était dans le 11e, un peu caché, avec un décor totalement retro. », raconte Andres. L’appartement était disposé sur plusieurs étages, mais, à première vue, pas du tout adapté à la restauration. « Il y avait des canapés partout. On a été obligés de vider la salle, de ramener une cinquantaine de tables, soixante chaises, installer, napper, décorer, des plantes, des lumières, des jeux de lumière, etc. » Parce que « tout d’abord, ça part d’un endroit », explique Andres. « À partir de ce lieu, on créé un menu, des décors, une ambiance ». Pour l’occasion, le menu était intitulé « Terre et Mer ». Au programme notamment, maquereaux aburi pil pil et fenouil confit, cabillaud nacré tombée d’épinards et oseille, ainsi qu’une noix de veau basse température chou kale, chou rave et jus ibérique.
Expio, le concept
« C'est tout d'abord un projet événementiel », explique Andres. Et Adrien précise : « Le but pour nous est de créer des événements dans des lieux complètements décalés, avec des menus aussi décalés, et de créer un contraste entre ce que vous allez manger, le cadre qui l’entoure et la façon dont on va vous servir. » Ils organisent, préparent, s’occupent de tout. « De A à Z » confirme Adrien. Mais les quatre copains ne comptent pas non plus rester sur un concept fixe, et ils souhaitent agrandir leur public. « Expio c’est un projet qui est évolutif. On ne veut pas rester que dans le menu à 65 euros. Ça va évoluer sur le prix, sur la façon de manger, sur les origines du menu, sur le cadre », détaille Andres. Proposer toujours la même chose ne les intéresse pas. « On veut casser les codes, faire découvrir des choses et toucher un maximum de gens ». Expio vient d’ailleurs de la racine latine d’« exceptionnel ». « Mais ce n’est pas du tout prétentieux », s’empresse d’ajouter Andres, « c’est par rapport au côté exceptionnel de l’instant T ».
L'équipe
La diversité est aussi dans les profils des quatre garçons, et les trois cuisiniers ont chacun leur propre univers. Charles travaille à Chateaubriand, a des origines maghrébines, est plus créatif et axé sur la technique, alors que Andres, colombien mais ayant grandit en France, aime oser, mélanger ses deux cultures. « Je travaille plus au feeling », explique-t-il. Quant à Adrien, il vogue entre la cuisine et la salle, et il s’occupe par exemple plus particulièrement du vin.
Les jeunes cuisiniers s’attachent aussi à l’aspect humain de leurs événements, et ils ont notamment invité à leur dernière soirée des jeunes de l’association Les P’tits Cracks, qui s’occupe d’enfants malades de cancer.
Les prochaines soirées
Une date est d’ores et déjà annoncée : le 18 octobre prochain, ce sera soirée Pizza « Cosa Nostra » dans le restaurant « Il brigante » du 18e arrondissement parisien. L’idée ? Un menu composé uniquement de pizza : entrée, plat, dessert. « Ce sera uniquement du renouveau. On va essayer de revisiter la pizza, ce qui est quand même un gros challenge ! », avoue Adrien. Un menu à 55 euros pour 55 couverts.
Ensuite, ce sera soirée Amérique Latine, « Finger food ». Adrien s’explique : « On mangera debout, il y aura un DJ, de la musique latine, un petit bar sympa, une ambiance festive et gustative ». Les prix seront aussi très différents : de petites portions à moins de 10 €. Quant à la troisième soirée… « C’est secret défense » annoncent-ils.
Les soirées « secrètes » de ce type se multiplient dans la capitale. Qu’est-ce qui fait alors leur différence ? « L’ambiance, mais surtout la qualité des produits et la façon de cuisiner », selon les deux co-fondateurs.
Texte et photo : Cécile Lienhard