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Stéphanie Pfeiffer, un bouquet de talents
[Surprise ! Stéphanie Pfeiffer exposera quelques clichés lors de notre prochain Aperoboat le 14 septembre prochain sur la terrasse du Batofar, dans le 13ème arrondissement !
Ramène tes potes et viens boire un coup avec nous !]
Chez Mûre, c’est un peu le QG d’Happy Project. C’est aussi celui de Stéphanie Pfeiffer, donc forcément on est faits pour s’entendre. Elle a 25 ans, le charisme radical et un sourire à bouffer le monde. Professionnellement, elle s’emploie à faire naître la passion pour un métier chez les jeunes avec Bloomr. Personnellement, elle cartonne avec son projet photo « Gueules de Parisiens », s’éclate à la boxe française et façonne des bijoux en bonbons. En deux mots : passionnée et enthousiasmante, c’est la fille à suivre et qui donne envie de le faire (cf. : sa citation en bas de l’article).
Bourgeonner à Philadelphie
Petite, Stéphanie est très protégée par ses parents – « peut-être parce que je suis une fille ? » – pas trop le droit de se balader toute seule et évidemment de parler aux étrangers. Un passage en prépa HEC, et un voyage d’étude à Philadelphie plus tard, « je parle à tout le monde » plaisante-t-elle. A son arrivée aux Etats-Unis, en 2012, la petite blonde s’épanouit : « Le campus parisien d’HEC ne m’inspirait pas trop. En sortir m’a ouvert l’esprit : c’était ma première vraie expérience hors du cocon. » Sur le campus américain, on lui propose de choisir ses cours, hors de son cursus. Pourquoi pas la photo ? Elle a gagné un appareil avant son départ, c’est un signe, non ? Ses portraits sont rapidement remarqués par sa prof. Elle l’encourage à poursuivre dans cette voie.
Quitte à faire des portraits, autant parler avec ses modèles : « La première personne que j'ai prise en photo attendait devant un foodtruck dans le campus à Philly », se rappelle-t-elle. « Je trouvais qu’il ressemblait grave à Woody Allen, il m’a raconté des blagues, ça m’a marquée ». Son second portrait lance la machine : elle approche un ouvrier sur le chantier de l’université de Philly (Philadelphie). Il a travaillé tant d’années sur ce campus qu’il en connait toute l’histoire. Ils discutent pendant deux heures et, rapidement, c’est sa propre histoire qu’il lui raconte. Déclic pour Stéphanie : « Je me suis rendue compte qu’on peut arriver en quelques instants à un très haut niveau de complicité avec une personne... même si on sait qu'on ne se reverra jamais. »
La jeune femme traîne ensuite avec son appareil dans les rue de New York, toute proche, papote avec les passants et les immortalise. Quand son père lui rend visite, il panique un peu. « Il m'a dit qu’il fallait que j’arrête ça, que j'allais me faire violer, découper et jeter dans les égouts ». De cet avertissement naît le projet de fin d'études de Stéphanie. Une série de portraits réunis dans un beau book sous ce nom : « Daddy said don’t talk to strangers ».
Fleurir en immortalisant des Parisiens
Retour à Paris. Stéphanie ne pense pas pouvoir continuer ses photos car « les Parisiens ne se laisseront pas aborder comme ça ». Elle fait un stage dans l’équipe commerciale de My Little Paris mais passe son temps « avec les filles de l’édito ». Un jour, il est question du projet Humans of New York. Les filles de My Little Paris veulent lancer une série de portraits similaires. Immédiatement, Stéphanie fait valoir son book de photos. Elle est mise sur le projet. La rédactrice en chef se charge des textes. « Mais il y avait plusieurs problèmes : ce n’était pas spontané, le mec arrivait avec trois tenues et il posait un peu, pas terrible », se souvient Stéphanie. « En plus ça me gênait beaucoup qu’il y ait quelqu’un derrière moi pendant que je faisais les photos ». L’expérience à deux s’arrête là. Stéphanie poursuit le projet en solo. La série, une vingtaine de portraits, plaît.
Gueules de Parisiens naît officiellement de ces portraits pour My Little Paris. Stéphanie poursuit ce projet sur un plan personnel. En mars 2015, elle organise une première exposition sur le Batofar, dans le 13ème arrondissement. Un premier succès. Mais les tirages sont petits. « Les visiteurs m'ont suggéré de faire une plus grande expo mais surtout de la financer grâce à un crowdfunding. » L'opération est lancée. L'exposition est prévue pour janvier 2016, dans une galerie-studio d’impression où Stéphanie avait fait un stage. La date s’approche et le compteur de visiteurs potentiels s’affole sur l’événement Facebook.
La photographe réalise l’ampleur de son petit projet : « Une semaine avant, je m'occupais des tirages. 10 000 personnes étaient prêtes à venir. J'ai contacté le food truck Mozza & Co, j’avais un peu peur qu’il Il n’y ait pas assez à manger. »
Bonne intuition. Le jour J, « il y avait une queue de malade. » Les légendes des photos sont trop petites pour le nombre de visiteurs. L’astucieuse Stéphanie réagit au quart de tour (attention, secret de fabrication) : « Je suis allée dans la galerie derrière et j’ai imprimé une centaine de petites légendes que j'ai distribué aux gens. Je leur ai dit qu’il fallait deviner à quelle photo correspondait la légende et qu’il fallait échanger avec son voisin. Les gens ont cru que c’était fait exprès et ils ont adoré. »
Malgré le succès de ses expositions, Stéphanie ne se sent pas encore prête à faire un métier de ce qu’elle considère toujours comme un hobby. Elle se consacre en effet à son métier : aider les gens à trouver leur voie professionnelle.
Planter les graines des générations futures chez Bloomr
Bloomr a été fondé par Laurent Morel, manager dans une compagnie d’assurance. Un soir, il réalise qu’il adore son job, qu’il a envie d’en parler et de créer des vocations. Immédiatement, l’idée prend plus de corps : pourquoi ne pas rassembler des témoignages d’autres personnes passionnées comme lui ? Il ouvre un compte Twitter et parvient à créer une base d’une centaine de personnes motivées par son idée. Il compile leurs témoignages sur son site nouveau-né, Bloomr. L’objectif : aider les jeunes à trouver plus qu’un métier, une passion.
Stéphanie a été embarquée dans l’aventure Bloomr lorsque sa cousine de 14 ans lui passe un coup de fil un jour de 2015 pour obtenir des conseils d’entrée en école de commerce. Stéphanie lui demande de réfléchir d’abord au métier qui la ferait rêver : « La sécurité de l'emploi », répond-t-elle. Stéphanie tombe des nues. « J’ai cherché une solution pour l’aider à définir son orientation ». Les sites de l’Onisep et consorts y passent, aussi peu attirants et motivants les uns que les autres, quand soudain, Stéphanie « tombe sur Bloomr ». Le site est beau, les témoignages pleins de vie, Stéphanie décide alors de contacter la toute jeune entreprise pour les aider à faire avancer le projet.
La petite équipe inscrit le projet à des concours. D'abord Google, puis celui du MOOC "Devenir un entrepreneur du changement", créé par HEC Paris et de Ticket for Change. Bloomr remporte le prix « Entreprendre et plus ». « On était le projet préféré de Ticket for Change. Ils nous ont accompagnés pendant un an pour définir notre structure, notre business model, etc. Pouvoir être proche de tous ces gens qui veulent faire les mêmes choses que nous, une entreprise sociale, c’est très enrichissant et stimulant. »
Au début, Stéphanie s'occupait pour Bloomr de la base de données de témoignages, avant de s’attaquer au Business Developpement. Aujourd'hui, elle fait de la veille sur les métiers du futur et mise personnellement sur l’artisanat. « Je suis chargée de trouver des gens avec de métiers stylés : un mec qui fait des lunettes en impression 3D, par exemple. »
A coup de sourires communicatifs et en s’extasiant sur tout ce qui est stylé, Stéphanie se distingue de l’image que renvoie la génération Y : on les dit trop égocentrés ? Elle s’est lancée pour mission de rencontrer ses voisins de trottoir avec Gueules de Parisiens. Ils seraient incapables de trouver leur voie ? Bloomr est sur le coup pour faire changer tout ça. C’est beau, et ça remonte le moral !
Happy Bonus : la citation favorite de Stéphanie
Pour découvrir les Gueules de Parisiens de Stéphanie, c'est par ici.
Pour faire découvrir à vos petits cousins des métiers qui envoient du pâté, c'est par là.