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Fanny Auger, pétillante directrice de la School of Life
30 May 2016
Rencontrer Fanny Auger, c’est une leçon de vie, un véritable voyage. Il commence en Lorraine, se poursuit à Paris avant une grande escale à Dubaï, dans les Émirats arabes unis. Après quelques excursions à Londres, retour dans la capitale française, au coeur du 9ème arrondissement. Le QG de Fanny Auger. C’est entre la rue des Martyrs et les couleurs de Barbès, là où elle a toujours vécu, que la directrice de la School of Life a décidé d’installer son école de la vie. Un établissement du savoir pas comme les autres. Portrait de cette pétillante et dynamique directrice qui semble n’avoir qu’un but dans la vie : réaliser ses rêves et vous aider à faire de même.
Assise, les jambes croisées devant une toute petite table de jardin et une tasse de thé, la directrice de la School of Life parle vite. Elle enchaîne les anecdotes et ponctue ses phrases de sourires et de gorgée de thé. Le regard attentif et concentré, Fanny Auger partage ses souvenirs de jeunesse et ses envies d’entrepreneuse avec un enthousiasme contagieux. Son impressionnant parcours laisse admiratif. Partie de presque rien, Fanny s’est construite au fur et à mesure de ses voyages et de ses rencontres. Elle a su saisir les opportunités que la vie lui présentait. « Je ne crois pas à la magie. Mais je sais que les choses n’arrivent pas par hasard », confie-t-elle.
Une enfance à la Amélie Poulain
« J’ai grandi au fond fin de la Lorraine, dans une maison à l’orée de la forêt avec des frères et soeurs que j’adorais. J’étais très épanouie mais j’étais un peu toute seule au monde », raconte Fanny Auger. Bonne élève, elle aime l’école et la lecture. Deux passions que ses camarades de classe ne partagent pas vraiment avec elle. Si bien que la petite Fanny ne se sent pas forcément à l’aise avec eux. « J’ai l’impression d’avoir eu une enfance à la Amélie Poulain : je me suis inventée mon monde », précise-t-elle en souriant. À l’adolescence, quand on lui demande comment elle imaginait sa vie d’adulte, Fanny Auger préfère nous confier les rêves qui l’habitait. « Je désirais être libre et indépendante. Je n’ai jamais rêvé au prince charmant », affirme-t-elle. Un autre souhait ? « Je voulais beaucoup voyager. Je me voyais vivre à Paris ou dans le monde entier ». Touché dans le mille.
You have to dream big
Fanny Auger n’a jamais rêvé au prince charmant, dit-elle. La vie de conte, très peu pour elle. Et pourtant, on pourrait presque croire qu’une bonne fée l’a toujours surveillée du coin de l’oeil, lui permettant alors de réaliser tous ses désirs. Pas de baguette magique dans cette histoire. Mais une détermination et une audace qui payent. « You have to dream big », explique la jeune entrepreneuse. Une expression anglaise qui témoigne de son parcours international comme de son ouverture d’esprit : « Aujourd’hui je parle plusieurs langues, j’ai vécu un peu partout à l’étranger et je me suis tout simplement rendue compte que j’avais réalisé mes rêves ». À presque 37 ans, Fanny n’a pas rencontré de prince charmant mais a bien affirmé sa liberté et son droit de dire non. Des acquis qu’elle revendique comme sa réussite. Mais n’allez pas croire que tout s’est fait en un claquement de doigts. Fanny Auger a beaucoup travaillé. Mais elle a surtout osé.
Partir à Dubaï, un grand moment d’audace
Après deux années hypokhâgne et khâgne dans « un lycée sans prétention et sans compétition » à Metz, Fanny Auger étudie à la Sorbonne, avec « des professeurs pas très inspirants », avoue-t-elle sans complexe. Là-bas, on lui dit qu’elle finira prof. Très peu pour elle. Après cette expérience peu enrichissante, elle entre en Master à Sciences Po Paris où, en touche-à-tout, elle étudie le marketing, le journalisme et la publicité. « J’ai adoré Sciences Po parce qu’on apprenait à apprendre », résume-t-elle de ces deux années.
Après son diplôme, Fanny Auger entre chez l’Oréal. Elle est alors promise à un bel avenir au sein de cette prestigieuse entreprise. « Mais je n’étais pas très heureuse dans mon boulot, j’avais un chagrin d’amour et besoin de changer quelque chose dans ma vie. » Chef de projet à 26 ans, elle décide de tout plaquer - cette sécurité, Paris, la France - et candidate pour un poste à Dubaï. Une région du monde qu’elle ne connaît absolument pas. « C’est mon plus grand moment d’audace », reconnaît aujourd’hui Fanny Auger.
Parmi les 900 candidats, elle est choisie pour cet aller simple à durée interterminée dans l’inconnu. Un coup de pouce du destin ? « Cela peut sembler compliqué mais c’était tellement facile. La meilleure décision de ma vie. À 26 ans, tu n’as rien à perdre. Tout à apprendre. Si ça c’était mal passé, je serais tout simplement rentrée ». Fanny se souvient encore du jour où Sébastien, son meilleur ami, l’a emmenée à l’aéroport. « Ma valise dépassait de sa petite Smart, parce qu’on n’arrivait pas à fermer le coffre. Je suis partie sans regarder en arrière. Là, j’ai vraiment commencé à vivre ma vie », se souvient-elle, émue.
Lucide, Fanny Auger retient de Dubaï une expérience professionnelle exceptionnelle. « J’avais carte blanche, j’ai eu très vite des responsabilités croissantes. À 30 ans, j’avais un poste incroyable qu’on peut espérer avoir, en France, à l’âge de 50 ans. » Mais après 5 ans et demi dans cette ville du Moyen-Orient, Fanny Auger se lasse. « J’avais l’impression que le temps était cyclique là-bas. Que je n’évoluais pas personnellement et intellectuellement », explique-t-elle. Finalement, la directrice se rend compte qu’un bel appartement et une voiture de fonction ne lui conviennent pas. « J’ai eu tout très vite, j’ai eu de la chance », reconnaît-elle. « J’avais un super salaire, un super niveau de vie. Mais je me suis rendue compte que je n’étais pas du tout matérialiste. Que ce n’était pas cela qui me rendait heureuse. L’avoir m’a permis de m’en affranchir. » Fanny quitte alors ses amis, expatriés comme elle, et rentre à Paris.
L’aventure entrepreneuriale
C’est dans la capitale française que la jeune femme va accomplir un autre de ses grands rêves : se lancer, comme beaucoup de ses amis parisiens, dans l’aventure entrepreneuriale. Depuis près de 3 ans, Fanny Auger est à la tête de la School of Life de Paris, située dans une petite rue calme du 9ème arrondissement. « Je connais le quartier par coeur, j’aime bien son côté ouvrier et bigarré », précise la directrice.
Le concept de cette école un peu particulière, Fanny Auger ne l’a pas inventé. Sa maison-mère a d’abord été lancée à Londres par Alain de Botton, un philosophe et écrivain suisse (« un homme très humble, décalé et cynique », selon Fanny Auger). De passage à Londres pour une mission de consultante, la future directrice se promène au hasard des rues en attendant l’heure de son train en direction de Paris. Elle s’installe dans un café pour déjeuner et aperçoit, de l’autre côté de la rue, la School of Life d’Alain de Botton. « J’avais entendu parler de l’école dans un magazine britannique. Je suis entrée pour me renseigner.» Convaincue par le concept : donner des cours sur des thèmes aussi universel que l’amour, le travail, le bonheur ou la créativité, Fanny Auger fait un arrêt à la School à chacun de ses passages londoniens. « J’ai suivi plein de cours : Comment réaliser son potentiel, être plus créatif, etc. ».
Rapidement, l’élève étrangère se rend compte qu’à Paris, les gens se posent des questions, mais ne savent pas vers qui se tourner. C’est ce besoin que la School tente modestement de combler, explique Fanny Auger. « C’est un lieu ouvert à tous où l’on partage des événements de nos vies sans forcément vouloir briller. Le but n’est pas de donner, clés en main, des réponses toutes faites à des questions mais de fournir des pistes de réflexions », ajoute la directrice qui assure elle-même le cours consacré aux conversations. Un art qu’elle maîtrise à la perfection. Tout comme celui de la transmission. Un don qui fait écho à son enfance (Fanny est l’aînée de 4 enfants), et ses désirs d’étudiante (elle a longtemps voulu être prof). « Je trouve que c’est important de transmettre sans cesse et de donner de soi. » Fanny ne s’arrête jamais. La prochaine étape dans son désir de transmission ? La publication d’un bouquin sur l’art de la conversation.
Happy Bonus
La citation préférée de Fanny et une question pour lancer une conversation de qualité avec un ami, un inconnu dans le bus ou une belle-mère peu bavarde...
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